La reine Pirate chapitre 7

vendredi 18 juillet 2025

        7.

La pierre suintait dans l’obscurité. L’air, humide et rance, collait à la peau comme un linge sale. Domhnall an Piopa pendait aux chaînes scellées dans la paroi derrière lui, les bras écartés, le dos et le front courbés par la douleur. Derrière ses paupières mi-closes, l’épuisement prenait peu à peu le pas sur une volonté de lucidité farouche. Mais il tenait bon. 

Vieil homme ou pas, il restait un O’Malley. 

Des pas résonnèrent dans le couloir. Lents. Précis. Il frissonna malgré lui. Avant de se ressaisir dans un sursaut de fierté. 

Le garde de faction écarta la grille, faisant grincer les gonds rouillés. 

Richard Bingham entra. Domhnall an Piopa n’avait pas besoin de le regarder pour le voir : silhouette droite, imposante malgré sa courte taille, manteau sec, bottes impeccables. Depuis dix jours c’était toujours ainsi qu’il se présentait à lui, observant sa capacité de résistance à la torture comme on jauge une pièce d’échiquier.

La voix calme, presque détachée, de son tortionnaire brisa le silence dans lequel son souffle rauque se perdait.

— Pourquoi t’obstines-tu ? Ta sœur ne viendra pas. Et tôt ou tard tu parleras. 

Domhnall an Piopa leva lentement les yeux. Sa mâchoire trembla, mais sa voix resta claire et ferme. Il y mettait un point d’honneur malgré sa gorge brûlante à force de n’être abreuvé qu’à l’eau salée. 

— Plutôt crever, Bingham. 

Un sourire discret fendit les lèvres du gouverneur. Il avait prévu la réponse. Elle n’avait pas varié d’un mot, d’une intonation depuis que le frère de Grace était son prisonnier. Il était temps de le briser. 

Il adressa un signe convenu au gardien. Les pas de ce dernier s’éloignèrent dans le couloir. Domhnall an Piopa entendit le crissement d’une clef, puis d’autres pas mêlés de bruits de chaîne. Il sentit son cœur s’étrangler. Pourtant quand ses neveux amaigris, sales, ferrés aux pieds et aux chevilles parurent entre deux soldats, il ne cilla pas. Au contraire, prenant sur lui afin de ne pas les tourmenter davantage qu’ils ne l’étaient, il se redressa autant que ses propres liens le lui permettaient. 

— Ils sont vivants, dit Bingham. Pour l’instant. Mais leur sort dépend de toi. Parle. Livre-moi l’emplacement de vos autres dépôts de munitions. Les noms des chefs de clans qui vous soutiennent. Les lieux de mouillage du Dark Queen, de votre flotte. Parle ou ce sont eux que j’interrogerai à ta place. 

Un frisson parcourut Domhnall an Piopa. 

— Et nous mourrons debout, en silence ! le défia Murrough en redressant le menton. 

Bingham le toisa, un sourire narquois aux lèvres.

— Toi peut-être. Mais je doute que ton frère, plus faible, résiste longtemps aux pinces de mon bourreau. 

Un voile de terreur obscurcit le regard de Tibbot. Pourtant, lui aussi fanfaronna. 

— Vous n’obtiendrez rien de moi non plus. Je suis un O’Malley. 

Un rire sourd échappa à Bingham. Il le brisa net, toisa Domhnall an Piopa qui avait blêmi malgré sa détermination. 

— Je t’accorde trois jours de réflexion. Au matin du quatrième, le plus faible te remplacera au bout de ces chaînes. Et je veillerai personnellement à ce que tu assistes aux caresses du bourreau. 

...

Les rendez-vous de Mireille Calmel

Par Mireille Calmel

Je suis née en décembre 1964, et depuis, je n’ai eu de cesse de me battre contre la maladie, la peur, l’adversité.

Condamnée trois fois par la médecine traditionnelle, j’ai eu la chance, immense, de m’en sortir grâce à ma mère, célèbre guérisseuse dans le midi de la France, mais aussi par l’usage des plantes médicinales, des huiles essentielles et une hygiène de vie rigoureuse.

Ma force, mon énergie, c’est dans l’écoute, le partage avec les autres et surtout, surtout dans l’écriture que je la puise.

Voici vingt cinq ans, j’ai signé mon premier contrat d’édition dans la prestigieuse maison XO pour un roman intitulé “Le lit d’Aliénor” qui allait séduire plus d’un million et demi de lecteurs.

Depuis, j’enchaîne les best-sellers. 32 à ce jour, toujours chez XO, car je suis d’un tempérament fidèle.

Mais cette réussite, c’est surtout à vous, mes millions de lecteurs que je la dois.

Ce sont vos regards qui pétillent, nos rires partagés, nos moments complices qui font mon bonheur. Qui font que la petite fille terrifiée d’hier est parvenue à s’aimer un peu. Juste assez pour rester humble face à tout cela et vouloir vous transmettre le meilleur de ce qu’elle aime, de ce qu’elle connaît.

Sans autre prétention que cela: vous remercier du fond du coeur de votre confiance sans cesse renouvelée.