LA REINE PIRATE: Chapitre 15

Jeudi 18 septembre 2025

15. 

Le vent s’était levé, fouettant la lande de bourrasques humides qui portaient encore l’odeur des embruns et de la poudre. Grace avançait à pas rapides, le souffle court, son manteau détrempé plaqué contre son corps. Derrière elle, Liam la suivait, aussi silencieux que l’ombre elle-même. Autour, la nuit semblait les avaler, rendant chaque pierre, chaque talus, chaque touffe de bruyère plus vaste qu’en plein jour.

Ils avaient quitté la baie à la nage, puis marché sans s’arrêter, contournant les hameaux et les chemins surveillés. Les chiens de Bingham soldats, patrouilles, espions, ne tarderaient pas à se répandre sur les routes et les landes.

Chaque instant comptait.

Le sol devenait plus rocailleux à mesure qu’ils s’éloignaient de Galway. Les collines basses se hérissaient de roches sombres sous la pâle lumière des nuages déchirés. Par endroits, des tourbières noires s’ouvraient entre les herbes fauchées par le vent. Ils devaient redoubler d’attention pour ne pas y sombrer. Malgré ses forces qui déclinaient, Grace refusait de ralentir. Elle avait échoué. Et même si chaque pas qui l’éloignait des siens accusait un peu plus sa trahison de mère, de sœur, elle ne voulait pas s’avouer vaincue. Marcher c’était continuer de lutter. 

 Encore un peu, murmura Liam derrière elle. Je connais une cabane de berger. Abandonnée depuis l’automne dernier. Si elle tient encore debout, on pourra s’y cacher jusqu’au matin.

Elle acquiesça sans répondre. L’idée de se poser, de se retrouver face aux conséquences de cet échec pour ses fils lui était insupportable. Il le faudrait pourtant. Elle n’avait plus vingt ans. Elle en avait soixante-trois et c’étaient des adultes que Bingham avait emprisonnés. Pas des enfants terrifiés. Quand serait-elle capable de l’accepter ? 

Jamais, lui hurla son cœur dévasté. 

Ses bottes glissèrent sur une pierre humide. Liam la retint par le bras avant qu’elle ne chute. Le contact de ses doigts ramena un bref réconfort en elle. Pas suffisant, hélas, pour lui permettre d’oublier le désespoir qui la rongeait.

...

Les rendez-vous de Mireille Calmel

Par Mireille Calmel

Je suis née en décembre 1964, et depuis, je n’ai eu de cesse de me battre contre la maladie, la peur, l’adversité.

Condamnée trois fois par la médecine traditionnelle, j’ai eu la chance, immense, de m’en sortir grâce à ma mère, célèbre guérisseuse dans le midi de la France, mais aussi par l’usage des plantes médicinales, des huiles essentielles et une hygiène de vie rigoureuse.

Ma force, mon énergie, c’est dans l’écoute, le partage avec les autres et surtout, surtout dans l’écriture que je la puise.

Voici vingt cinq ans, j’ai signé mon premier contrat d’édition dans la prestigieuse maison XO pour un roman intitulé “Le lit d’Aliénor” qui allait séduire plus d’un million et demi de lecteurs.

Depuis, j’enchaîne les best-sellers. 32 à ce jour, toujours chez XO, car je suis d’un tempérament fidèle.

Mais cette réussite, c’est surtout à vous, mes millions de lecteurs que je la dois.

Ce sont vos regards qui pétillent, nos rires partagés, nos moments complices qui font mon bonheur. Qui font que la petite fille terrifiée d’hier est parvenue à s’aimer un peu. Juste assez pour rester humble face à tout cela et vouloir vous transmettre le meilleur de ce qu’elle aime, de ce qu’elle connaît.

Sans autre prétention que cela: vous remercier du fond du coeur de votre confiance sans cesse renouvelée.