LA REINE PIRATE: Chapitre 14

Jeudi 11 septembre 2025

14. 

Le crissement de la clef dans la serrure fit relever la tête à Domhnall an Piopa. Dans l’obscurité de la geôle, il sentit ses neveux se redresser eux aussi malgré ces fers qui leur meurtrissaient chevilles et pieds.  Malgré leur état d’épuisement un peu plus grand d’heure en heure. C’était pire depuis qu’on les avait changés de cellule, les isolant du couloir principal. Pire parce qu’ils avaient compris que Bingham avait anticipé une tentative de délivrance. Et que le piège allait se refermer sur Grace sans qu’ils puissent l’alerter. Ils avaient tout entendu. L’écho des combats. Les cris étouffés. Le retour du silence. 

Un silence chargé.

Qui continuait de les terrifier.

La lourde porte livra deux soldats aux traits maussades. Ils s’écartèrent, plaçant leurs silhouettes épaisses de chaque côté de l’ouverture, éclairant d’un falot pâle cette cellule si étroite et puante de moisissure qu’un rat lui-même aurait fini par y crever. 

Richard Bingham entra, les mains croisées derrière le dos. A l’inverse de ses hommes, sa livrée était impeccable. Comme s’il avait traversé la nuit sans qu’aucune goutte de sueur ou de sang l’ait atteint. 

Comme s’il se refusait à afficher la moindre trace de l’attaque. Pour mieux leur signifier qu’elle avait été écrasée. 

Dans son ombre Ravenscroft gardait le visage fermé et une main bandée sur la garde de son épée. Qu’il ait été blessé leur procura à tous trois le même sentiment, celui d’une victoire modeste, fugace, avant l’écrasante vérité. Soit Grace était prisonnière, soit elle avait péri. Dans les deux cas, ils étaient désormais et jusqu’à leur fin, les jouets de cet homme qui ne respectait pour code d’honneur que celui de l’orgueil satisfait.  

Bingham portait cette satisfaction sur ses traits, pourtant altérés par le jeu du modeste éclairage des lanterneaux. Il avança, le menton droit, balayant les dalles humides de son manteau noir, jusqu’à n’être plus qu’à quelques pouces de leurs visages. 

...

Les rendez-vous de Mireille Calmel

Par Mireille Calmel

Je suis née en décembre 1964, et depuis, je n’ai eu de cesse de me battre contre la maladie, la peur, l’adversité.

Condamnée trois fois par la médecine traditionnelle, j’ai eu la chance, immense, de m’en sortir grâce à ma mère, célèbre guérisseuse dans le midi de la France, mais aussi par l’usage des plantes médicinales, des huiles essentielles et une hygiène de vie rigoureuse.

Ma force, mon énergie, c’est dans l’écoute, le partage avec les autres et surtout, surtout dans l’écriture que je la puise.

Voici vingt cinq ans, j’ai signé mon premier contrat d’édition dans la prestigieuse maison XO pour un roman intitulé “Le lit d’Aliénor” qui allait séduire plus d’un million et demi de lecteurs.

Depuis, j’enchaîne les best-sellers. 32 à ce jour, toujours chez XO, car je suis d’un tempérament fidèle.

Mais cette réussite, c’est surtout à vous, mes millions de lecteurs que je la dois.

Ce sont vos regards qui pétillent, nos rires partagés, nos moments complices qui font mon bonheur. Qui font que la petite fille terrifiée d’hier est parvenue à s’aimer un peu. Juste assez pour rester humble face à tout cela et vouloir vous transmettre le meilleur de ce qu’elle aime, de ce qu’elle connaît.

Sans autre prétention que cela: vous remercier du fond du coeur de votre confiance sans cesse renouvelée.