Mardi 12 aout 2025
Mes biens chers vous,
Il fait très chaud et je crois que c’est vraiment, vraiment partout. Alors occuper une petite fille de 8 ans et demi hyper tonique, curieuse et imaginative quand on a le poignet cassé et que la plage est bondée ce n’est pas l’idéal. Sauf quand cette petite fille s’appelle Eléonore.
Tout à l’heure elle s’est collée à moi et m’a dit:
—Tu as une idée pour ton article d’aujourd’hui, mamie?
—Et toi? ai-je répondu, vu que je la connais bien, quand même. 😂
—Ben, c’est l’été et les autres enfants y sont en vacances, chez leurs parents ou chez leurs mamies eux aussi. Et comme il fait chaud, ils doivent rester enfermés et s’ennuyer non?
—Sûrement.
—Et si on leur écrivait une histoire? a-t-elle ajouté en me tendant le cahier qu’elle cachait derrière son dos.
Sur la première page, elle avait déjà inscrit un titre.
Alors voilà.
C’est notre cadeau du jour. L’écriture est à trois mains, mais comme c’est Eléonore qui a eu l’idée et même, toutes les idées de cette aventure, j’ai décidé qu’elle figurerait seule sur la couverture.
Mais c’est ensemble que nous espérons vous faire plaisir à tous.
Gros bisous.
Mireille et Eléonore.
PS: si vous voulez la version PDF pour l’imprimer et permettre à vos enfants ou petits enfants de colorier les dessins ( faits cette fois par IA, n’ayant pas d’illustratrice sous la main) réclamez moi le PDF sur ma boite mail: calmelofficiel@gmail.com
Il était une fois, dans un petit village entouré de collines vertes et de forêts parfumées, une jeune aventurière nommée Eléonore.
Un matin, alors qu’elle cueillait des fleurs dans le jardin de sa grand-mère, elle aperçut une clé dorée cachée sous un pot de menthe poivrée.
En se penchant pour la ramasser, Éléonore sentit un souffle d’air chaud comme si quelqu’un avait doucement soupiré derrière elle, mais quand elle se retourna, il n’y avait personne.
La clé était froide dans sa main, pourtant elle semblait vibrer comme un petit cœur qui bat. En l’observant de plus près, elle vit, gravées sur le métal, de minuscules lettres qui formaient un mot :
"Ouvre-moi."
Tout autour du jardin, elle chercha ce que la clé pouvait bien ouvrir. C’est alors qu’elle aperçut, une petite porte ronde entre les racines d’un vieux pommier.
Cette porte semblait l’inviter à l’aventure.
La fillette posa doucement sa main sur l’écorce rugueuse.
— Bonjour… est-ce que tu pourrais me dire ce que tu caches ?
L’arbre frissonna, ses feuilles bruissèrent comme un chuchotement.
Puis, d’une voix grave et lente, il répondit :
— Derrière cette porte… se trouve un monde que peu d’enfants ont vu. On y entre avec courage… et on n’en ressort qu’avec un trésor spécial.
Il ajouta, comme s’il révélait un secret interdit :
— Mais prends garde. Le gardien de ce monde aime poser des énigmes. Si tu échoues… tu resteras prisonnière de mes racines.
À ce moment-là, un écureuil au pelage argenté bondit sur l’épaule de la fillette.
— Je peux t’accompagner ! Moi, je connais ses énigmes, s’exclama-t-il.
—J’en serai enchantée, affirma Eléonore en approchant du battant.
La clé tourna dans la serrure avec un petit clic. La porte ouverte libéra un parfum de fleurs.
En franchissant le seuil, Éléonore découvrit un jardin merveilleux, baigné de lumière dorée, où les fleurs semblaient chanter et les papillons danser dans l’air.
Au centre, une fontaine scintillait comme si elle était faite de diamants liquides.
Sur le rebord de la fontaine se trouvait une boîte en bois.
Elle était gravée de symboles étranges qui semblaient former une sorte de danse figée.
Quand Éléonore la toucha, une chaleur douce parcourut ses doigts.
— Tu as trouvé la boite à énigmes, chuchota l’écureuil sur son épaule.
Sur le devant, il y avait un minuscule cadenas… mais pas de serrure. À la place, trois boutons ronds, chacun portant un dessin :
🌞 un soleil,
🌙 une lune,
⭐ une étoile.
L’écureuil lui expliqua :
— Pour ouvrir, il faut appuyer sur les dessins dans le bon ordre… Mais attention, si tu te trompes, le coffre disparaîtra pour toujours !
Éléonore prit une grande inspiration, suivit son instinct et appuya, avec précaution, sur le soleil, puis sur l’étoile, et enfin sur la lune.
Un léger clic résonna… et soudain, le coffret s’illumina de l’intérieur.
Le couvercle s’ouvrit doucement, révélant un médaillon de cristal translucide en forme de cœur.
Un message brillait tout autour:
“À celle qui ouvre cette boîte avec courage et pureté de cœur, je confie la clé des royaumes oubliés.”
Lorsque Éléonore prit le médaillon, le jardin sembla s’agrandir autour d’elle, dessinant un chemin pavé à l’orée d’une forêt lumineuse.
— Suis-moi, si tu veux découvrir le premier royaume, murmura une voix indéfinissable.
Éléonore passa le médaillon autour de son cou. Aussitôt, son rayonnement se répandit dans tout son corps et le sentier s’illumina sous l’effet de petites lanternes flottant dans l’air.
— Allons-y, dit l’écureuil, les yeux pétillant d’excitation. Le premier royaume est celui des Fleurs Éternelles. Mais attention… il n’apparaît qu’aux voyageurs qui savent répondre à la question du Vent.
Eléonore marcha jusqu’à la lisière de ce bois enchanté. Une brise parfumée les enveloppa, formant un visage translucide dans l’air. Un visage d’une grande bonté.
— Pour entrer, murmura le Vent, tu dois me dire avec justesse ce qui pousse sans jamais avoir été planté.
L’écureuil leva les yeux vers Éléonore avec un petit air inquiet.
—Trop facile, répondit Eléonore. C’est l’amitié.
— Bravo Eléonore, chuchota le vent. L’amitié se cultive mais elle n’est pas une graine. Par contre, elle meurt si on oublie de lui accorder l’attention qu’elle réclame. Tu peux avancer sans crainte à présent jusqu’au Vénérable.
Autour d’Éléonore, les lanternes éclatèrent en milliers de pétales lumineux, tombant comme une pluie d’or. Le chemin s’ouvrit, les arbres épais se firent plus clairsemés et une clairière apparut, tapissée de fleurs de toutes les couleurs, chacune diffusant une musique légère et joyeuse.
Eléonore fit attention de n’en écraser aucune sous ses souliers.
Tout au bout de la clairière, un grand arbre aux fleurs argentées semblait l’attendre.
Sur sa plus haute branche, brillait quelque chose.
—On dirait un petit éclat d’étoile, s’étonna Eléonore.
— C’est le premier fragment de la Clé des Royaumes Oubliés ! expliqua l’écureuil. Mais pour le saisir , il va falloir que tu te confrontes aux fleurs énigmes.
Eléonore hocha la tête. Puis se pencha à hauteur des corolles qui frémissaient.
L’une d’elle, aussi rouge qu’un coucher de soleil, écarta ses pétales:
— Je brille le jour, mais je dors la nuit. Qui suis-je ?
Éléonore réfléchit.
— Le soleil.
La fleur referma délicatement ses pétales, comme pour approuver, et un parfum sucré emplit l’air. Une branche robuste se pencha vers Éléonore pour lui permettre de grimper vers l’étoile.
Une Fleur-Énigme dorée la gardait.
A son tour, elle demanda :
—Je voyage sans bouger. Qui suis-je ?
—Un livre, assura Eléonore.
La dernière des Fleur-Énigme éclata de lumière, comme si mille soleils s’étaient mis à briller en même temps.
— Mais oui! s’exclama-t-elle. Un livre peut te faire voyager très loin… sans que tes pieds ne bougent.
Eléonore se sentit aussitôt soulevée jusqu’à l’éclat d’étoile.
Sitôt qu’elle l’eut en main, un rayon de lumière jaillit vers le ciel et forma un pont.
—Ohhh! s’exclama Eléonore en voyant qu’à son bout se trouvait une île suspendue dans les nuages.
— Le deuxième royaume…, chuchota l’écureuil tout aussi émerveillé. C’est celui des Nuages Rêveurs. Là-bas, tout est fait de brume et de coton, mais attention : les rêves peuvent se changer en cauchemars si l’on perd confiance.
Mais Eléonore n’avait plus peur de rien. La magie de cet endroit, la bienveillance qui l’entourait était comme un guide merveilleux. Elle avança sur le pont, rit en constatant que chacun de ses pas délivrait une note de musique. Au fur et à mesure qu’elle avançait, une chanson entrainante, joyeuse faisait danser les nuages. Elle tourna la tête, vit s’estomper les fleurs du premier royaume. Bientôt, sous l’arc en ciel de lumière ne se trouva plus qu’un océan de nuages roses, violets et argentés.
Elle parvint enfin au seuil de l’île, devant une grande porte sculptée dans la brume. Un hibou majestueux, aux plumes d’argent et aux yeux pétillants, l’accueillit d’une voix grave.
— Cite moi quelque chose qui t’appartient en propre, mais dont les autres se servent quand ils sont près de toi.
Éléonore pinça ses lèvres, réfléchit un instant puis se mit à rire.
—Mon prénom, bien sûr.
Le hibou lui adressa un signée tête majestueux puis s’écarta. A cet instant, la grande porte de brume se mit à tourbillonner comme si un aspirateur essayait de l’avaler. Et hop! Elle disparut.
Des collines duveteuses apparurent. Elles étaient parsemées de fleurs transparentes qui brillaient, et de grandes bulles flottant dans l’air, chacune contenant un rêve scintillant.
Au centre du royaume, Eléonore vit s’écouler un ruisseau d’argent. Poussée par son instinct, elle se dirigea vers un petit embarcadère. Un bateau de nuage se balançait au bout d’une corde. Elle monta aussitôt dedans.
Autour d’elle, tandis que cette barque étonnante avançait vers le coeur de l’île, de grandes bulles se formaient.. Chacune d’entre elles contenait un rêve étonnant : elle découvrit ainsi un enfant volant avec des ailes de papillon, une licorne dans un champ de fraises, un château en chocolat…
— Ce ruisseau conduit au Cœur des Nuages, expliqua l’écureuil. Là-bas se cache le deuxième fragment de la Clé. Mais… il est gardé par un Dragon du Sommeil.
Eléonore fronça les sourcils. Un dragon? Bigre! songea-t-elle.
La barque la déposa devant une grotte brillante de laquelle s’échappait une respiration profonde et régulière.
Quand la brume s’écarta et qu’elle put entrer de quelques pas, elle découvrit un immense dragon blanc aux écailles scintillant comme des étoiles. Il dormait. Entre ses pattes, quelque chose brillait : le fragment qu’elle convoitait.
Éléonore serra le médaillon contre son cœur. Aussitôt, une douce lumière l’enveloppa, et elle sentit son corps devenir aussi léger qu’un nuage. En un clin d’œil, elle flotta jusqu’à passer… à l’intérieur du rêve du dragon. Il était fait d’un ciel rose et or, de montagnes de sucre filé, et d’une vallée dans laquelle le même dragon, beaucoup plus petit, semblait, lui, l’attendre, bien éveillé.
— Tu sembles forgée de lumière, d’amitié, de belles histoires. Mais je ne connais pas to nom, lui dit-il.
—Je m’appelle Éléonore, répondit-elle. Et je promets de continuer à cultiver cela et à rêver aussi, tant que je vivrai.
Le petit dragon sourit.
— Voici une belle résolution. Prends ce fragment d'étoile. Je suis certain que tu en feras bon usage.
Sitôt qu’Éléonore l’eût saisi, elle fut ramenée à la réalité, debout devant le grand dragon endormi.
Quand le deuxième fragment rejoignit le premier dans le médaillon, une lumière éclatante jaillit, traçant un chemin d’étoiles au milieu de la nuit. Elles éclairaient une autre île, bordée de cristaux lumineux.
— Voici le Royaume des Miroirs Éternels. C’est là que se trouve le dernier fragment, chuchota l’écureuil. Mais prends garde… ici, les miroirs ne reflètent pas seulement ton visage, ils montrent aussi tes peurs et tes regrets.
Éléonore avança sans crainte. Elle avait peur parfois, mais elle était aimée et entourée. Et elle savait que ses peurs ne résistaient jamais longtemps à un câlin de ses parents ou de sa mamie. Elle leva les yeux vers un gigantesque palais dont les tours grimpaient dans les nues. La porte était grande ouverte. Elle entra, avança et se retrouva dans une immense salle. Des centaines de miroirs sur pieds, sur les murs la meublaient, formant un labyrinthe.
Elle ferma les yeux et laissa l’écureuil la guider.
Quand elle les rouvrit, elle se trouvait au fond de la pièce, face à une silhouette voilée de noir. Entre ses mains, un coffret ouvert révélait le dernier fragment, en forme, cette fois, de lune argentée.
La silhouette parla d’une voix profonde :
— Qu’est-ce qui grandit quand on le partage, et disparaît quand on le garde pour soi ?
— L’amour, répondit Eléonore sans hésiter, car tout au long de son avancée elle n’avait penser qu’à tous ceux qu’elle aimait et qui l’aimaient.
À ces mots, les miroirs de la salle s’illuminèrent. Éléonore sentit son coeur se gonfler de joie et de gratitude devant les visages des personnes qui comptaient le plus pour elle: sa famille, ses amis, et même l’écureuil dont le regard pétillait.
La silhouette voilée s’inclina et lui tendit le coffret.
— Tu as trouvé la plus grande vérité. L’amour est infini… tant qu’on le donne.
Quand le dernier fragment rejoignit les deux autres dans le médaillon, un immense éclat de lumière jaillit, transformant l’objet en la véritable Clé des Royaumes Oubliés.
Elle n’était plus en métal ou en cristal : elle semblait faite de lumière pure, changeant de couleur comme un arc-en-ciel liquide.
Devant Éléonore, le sol se couvrit d’un cercle de lumière.
Lentement, une grande porte translucide apparut. Derrière, elle pouvait voir tous les royaumes qu’elle avait traversés :
Le Jardin Enchanté avec ses fleurs chantantes.
Le Royaume des Fleurs Éternelles, baigné d’arômes.
Le Royaume des Nuages Rêveurs, doux comme le coton.
Le Palais des Miroirs Éternels, étincelant et apaisé.
L’écureuil, juché sur son épaule, murmura :
— Avec cette clé, tu peux revenir quand tu veux. Et surtout… découvrir d’autres royaumes encore inconnus.
Une voix résonna autour d’elle :
— A toi, maintenant, d’accéder au royaume des Mille Chemins.
Éléonore inséra la gemme dans la serrure.
Un souffle chaud et parfumé chatouilla ses narines tandis que le battant s’écartait, l’invitant à avancer vers un monde infini d’aventures.
Promis, nous vous les raconterons, mamie et moi…
Eléonore Train.