LA REINE PIRATE: Chapitre 11

Jeudi 21 août 2025

11.

Bureau de Richard Bingham, fortin de Galway.

Le vent s’engouffrait par la fenêtre entrebâillée, charriant l’odeur saline et le cri rauque des goélands. Bingham n’y prêta pas attention. Penché sur une carte de la côte ouest, il suivait du doigt les contours du littoral, des criques et des anses qu’il connaissait presque aussi bien que ses adversaires irlandais. Chaque recoin était une plaie où se dissimulaient les traîtres, les pirates et les insoumis. Et surtout, probablement, une autre réserve de munitions de Grace O’Malley. Une que son frère continuait de lui refuser. 

Un coup bref ébranla la porte. Avant même qu’il ne réponde, le lourd battant s’ouvrit.

 Monsieur, dit Ravenscroft, haletant. Elle a frappé. 

Bingham leva à peine les yeux.

  ?

— Killybegs, monsieur. À l’aube. Une attaque éclair. Ses hommes ont vidé la poudrière et incendié les entrepôts. Nos soldats se sont repliés. Ceux qui ont survécu.

Le gouverneur se redressa lentement. Son regard s’assombrit. Il avait parié que Grace chercherait à le provoquer, mais pas si vite. Et pas si audacieusement. Il l’attendait plutôt ici, à Galway, après que l’un des gardes, aperçu en compagnie de Fawkes, avait avoué avoir renseigné celui-ci sur les conditions de détention des O’Malley. Il croupissait depuis dans l’une des geôles souterraines, juste à côté des prisonniers. 

 Le Dark Queen ?

 Oui. Vu en tête de la flotte, qui compte au moins vingt navires. Ils croisent maintenant vers l’ouest, mais pourraient changer de cap d’un instant à l’autre. Nous pensons qu’elle veut forcer une dispersion de nos forces.

Bingham serra les mâchoires. Il devait riposter avant qu’elle ne regroupe plus d’alliés, avant qu’elle n’enhardisse les autres clans. Les rumeurs faisaient état de la colère ambiante depuis l’arrestation de ses fils et de son frère. Comme si porter atteinte aux O’Malley touchait au sacré. 

Agacé, il s’approcha de la fenêtre, le regard rivé à la mer grise. Le vent fouettait la baie, comme un pressentiment. Le même que celui dont son sang s’épaississait. 

 Que suggérez-vous, Ravenscroft ?

Le capitaine se raidit.

 Envoyer nos navires. Tous ceux en état de naviguer. Et la garnison principale. Si nous laissons cette audace impunie, c’est tout le Connacht qui se soulèvera.

Un silence pesant s’abattit. Puis Bingham fit volte-face, son regard glacé accroché à celui de son officier.

 Tibbot O’Malley ?

 Nous devions commencer… aujourd’hui.

...

Les rendez-vous de Mireille Calmel

Par Mireille Calmel

Je suis née en décembre 1964, et depuis, je n’ai eu de cesse de me battre contre la maladie, la peur, l’adversité.

Condamnée trois fois par la médecine traditionnelle, j’ai eu la chance, immense, de m’en sortir grâce à ma mère, célèbre guérisseuse dans le midi de la France, mais aussi par l’usage des plantes médicinales, des huiles essentielles et une hygiène de vie rigoureuse.

Ma force, mon énergie, c’est dans l’écoute, le partage avec les autres et surtout, surtout dans l’écriture que je la puise.

Voici vingt cinq ans, j’ai signé mon premier contrat d’édition dans la prestigieuse maison XO pour un roman intitulé “Le lit d’Aliénor” qui allait séduire plus d’un million et demi de lecteurs.

Depuis, j’enchaîne les best-sellers. 32 à ce jour, toujours chez XO, car je suis d’un tempérament fidèle.

Mais cette réussite, c’est surtout à vous, mes millions de lecteurs que je la dois.

Ce sont vos regards qui pétillent, nos rires partagés, nos moments complices qui font mon bonheur. Qui font que la petite fille terrifiée d’hier est parvenue à s’aimer un peu. Juste assez pour rester humble face à tout cela et vouloir vous transmettre le meilleur de ce qu’elle aime, de ce qu’elle connaît.

Sans autre prétention que cela: vous remercier du fond du coeur de votre confiance sans cesse renouvelée.